Apprentissage par Défi : Réengager les Élèves en Classe

L’apprentissage par défi (Challenge Based Learning – CBL) est une approche pédagogique puissante. Elle permet de réengager les élèves dans la salle de classe. L’apprentissage par défi encourage la participation active. Il stimule la pensée critique. Il développe les compétences en matière de résolution de problèmes. Plus important encore, il engendre un sentiment d’utilité chez les élèves.

Le CBL recouvre de nombreux avantages pour les élèves :

– les aider à développer leur capacité à résoudre des problèmes et une pensée critique. Des compétences qui sont essentielles au quotidien ;

– Encourager le travail en équipe. Dans le CBL, chacun apporte ses connaissances et ses capacités dans l’atteinte d’un objectif commun. L’apprentissage devient gratifiant et enrichissant.

Le CBL est basé sur la résolution de problèmes réalistes, en y apportant des solutions concrètes.
Le cadre de l’apprentissage par défi peut être adapté à n’importe quelle matière ou niveau scolaire. Il fournit une structure dans laquelle les élèves identifient un problème, posent des questions et mènent des recherches. Cela aboutit à une proposition de solution. Ensuite, ils mettent cette solution en œuvre pour créer un changement dans leur école. Lorsque les élèves sont amenés à identifier un problème, ils s’investissent davantage dans le processus d’apprentissage et dans les résultats.

1. Identifier une problèmatique.

Pour un projet CBL, vous avez besoin d’une grande idée. Elle doit capter l’imagination et l’intérêt des élèves. Elle doit aussi aborder un problème concret comme l’écologie ou le bien-être à l’école. Cela peut être l’objet d’une séance de cours. Alternativement, il peut s’agir d’une séance brainstorming. La classe est alors divisée en petits groupes. Ils réfléchissent à une question : « Quels sont les problèmes qui ont un impact sur votre bien-être au collège et/ou dans le monde ? » par exemple. Cette question ouverte permet aux élèves de soulever des problématiques auxquelles ils sont confrontés et de se sentir concernés.

Une fois qu’ils ont fait le tour de la question, leur poser une question du type « Comment pouvons-nous… » en fonction de ces problèmes. Demandez-leur de partager leurs questions sur Padlet. Cela encouragera la discussion. Cela aidera également à choisir les problèmes ou solutions les plus pertinents.

2. Enquêter.

Une fois le ou les problème(s) choisi(en)t, les élèves ont besoin de plus d’informations sur le sujet de leur choix. Par exemple, ils peuvent choisir la santé mentale, le harcèlement, le racisme, ou la pauvreté. Ils ont besoin de ces informations pour savoir comment résoudre le problème. Vous pouvez leur donner quelques questions de recherche pour les aider à démarrer. Laissez-leur la possibilité de suivre la voie qui les intéresse.
La phase d’investigation du CBL encourage les élèves à explorer le problème et à en apprendre davantage à son sujet. Ce processus renforce les compétences en matière de recherche et favorise une bonne compréhension du défi lui-même. Ensuite, demandez-leur de faire une présentation rapide de leurs idées à la classe. Après avoir fait des recherches et s’être renseigné, chaque groupe trouve une idée pour répondre à notre question essentielle et la présente à la classe. Ils créent une présentation qui comprend tous les détails de leur idée et de leur plan de mise en œuvre.

Les élèves doivent participer à des discussions collaboratives. Ils doivent rechercher des points de vue uniques. Ils doivent également élaborer un plan pour relever le défi. Il est important qu’ils soient bien informés sur le problème afin de proposer une solution.

Au cours de cette phase (qui peut prendre plusieurs semaines), l »enseignant peut proposer des activités en lien avec les thèmes choisis afin d’aider ses élèves dans leurs enquêtes (interview d’un intervenant extérieur, visite d’un site/musée, lectures etc).

3. La mise en œuvre / planification.

La phase de mise en œuvre du CBL est le moment où tout se met en place. Après avoir enquêté et discuté, la mise en commun permet de planifier une ou plusieurs actions « correctives » réalisables. Le but d’un CBL est le passage à l’action pour réaliser le(s) défi(s) qu’iels se lancent.

Cette phase de traitement des problèmes du monde réel implique un travail d’équipe collaboratif. Elle nécessite une communication efficace. Elle favorise également le sens des responsabilités chez les élèves. De plus, cette phase encourage l’adaptabilité et la résilience.

L’utilisation d’un rétroplanning ou tout autre outil de gestion de projet peut s’avérer utile.

Imaginons que les élèves aient choisi l’inclusion des personnes ayant un handicap à l’école comme sujet. Après une phase d’enquête sur le handicap, ses manifestations, les besoins des personnes etc ; les élèves ont trouvé qu’une meilleure compréhension du handicap pouvait faciliter l’inclusion des enfants porteurs de handicap(s). Cette compréhension lutte contre l’exclusion au sein de l’école. Afin de sensibiliser le reste des élèves de leur collège, ils décident d’organiser un mini festival autour de ce thème, au collège, en fin d’année.

Nous sommes ici sur un défi plutôt ambitieux. Cependant, il peut être porté par des élèves de sixième, de troisième ou des lycéens. L’important c’est de bien garder en tête que les enseignants et la communauté éducative doivent être un soutien. Ils doivent les aider dans cette tâche.

Les compétences acquises dans l’accomplissement d’un défi de ce genre sont inestimables. Cela inclut également la confiance et l’estime de soi d’un(e) élève. Ces qualités sont boostées lorsqu’un(e) élève voit l’aboutissement de ses efforts dans une action menée à bien. Cet événement ne doit pas été pris en compte pour l’obtention d’une note quelconque. En revanche, il est possible d’évaluer les compétences acquises.

4. Évaluation.

Plutôt que de parler d’évaluation stricto-sensu, parlons de « feedback ».

« Les feed-back ont une importance considérable dans les apprentissages, car les informations reçues à la suite d’une action indiquent à l’individu si celle-ci est en adéquation avec ce qu’il souhaitait réaliser. »

Christelle BOSC-MINÉ

« Les feed-back ont une importance considérable dans les apprentissages. Les informations reçues à la suite d’une action indiquent à l’individu si celle-ci est en adéquation avec ce qu’il souhaitait réaliser. » indique Christelle Bosc-Miné dans son article Caractéristiques et fonctions des feed-back dans les apprentissages ( L’année psychologique, 2014.) Le but étant de lister, avant la mise en place du CBL, les compétences requises dans la mise en place et la réalisation du défi. Avant le lancement du CBL, donnez cette liste aux élèves et demandez-leur de se situer vis-à-vis de ces compétences et de choisir la ou lesquelle(s) iel aimerait améliorer. Cela permettra une meilleure répartition des tâches lors de la planification. Il est évident que si le défi implique de prendre un téléphone pour contacter une association, par exemple, la tâche ne sera pas attribuée à une personne très timide. En revanche, la compétence « aisance relationnelle », par exemple, pourra être acquise pour la personne ayant accomplie cette tâche et iel se sentira valorisé(e). L’élève timide le sera tout autant dans la réalisation d’une autre tâche sans qu’iel soit mis(e) en difficulté.

Le défi terminé, laissez les élèves s’auto-évaluer sur ces compétences et surtout sur celle(s) qu’iel avait choisie, puis d’en discuter avec leurs camarades. Cela peut être l’occasion d’introduire des notions de communication non violente (CNV). Ce cadre permet aux élèves de donner leur avis. Ils peuvent exprimer leur opinion sur l’implication d’un de leur camarade dans la réalisation des tâches qui lui incombaient. Cela doit se faire de façon constructive et saine. Apportez également ce fameux feedback pour permettre à l’élève de faire mieux la prochaine fois ou pour souligner à quel point iel a réussi.

Vous pouvez également demander aux élèves de réfléchir à ce qu’ils ont appris. Une réflexion typique prend la forme d’un sondage qui leur demande : « Qu’avez-vous aimé ? Qu’est-ce que vous voudriez changer ? Comment pourrions-nous l’améliorer pour la prochaine fois ? » Cela aidera toujours à apporter des améliorations pour la prochaine fois.


Le changement est difficile. Faire quelque chose qui sort de sa zone de confort est difficile pour la plupart des gens.
Les bénéfices sont énormes ! Les élèves ont l’occasion d’occuper des postes de direction et de nouer des relations solides au sein de la classe et de leur établissement.

Nous voulons que nos élèves apprennent à naviguer dans le paysage technologique et social en constante évolution, qu’ils améliorent leurs compétences en matière de résolution de problèmes et qu’ils aient un impact positif sur la société. Adopter le changement dans l’éducation, ce n’est pas seulement rester à la page, c’est aussi instiller en nous un état d’esprit particulier et donner l’exemple des valeurs de l’apprentissage tout au long de la vie, de la pensée créative et de la volonté de prendre des risques.

Sources de l’article :

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