
Nepantla est un mot d’origine nahuatl, la langue des anciens peuples nahuas du Mexique, notamment les Aztèques. Il désigne littéralement un espace « entre deux », une zone de passage, d’interstice, un seuil. C’est un lieu instable, souvent inconfortable, où l’on n’appartient plus tout à fait à ce qui était, sans encore appartenir pleinement à ce qui vient. Une traversée. Une suspension.
Gloria Anzaldúa, autrice et penseuse chicana, a réinvesti ce terme pour nommer cette expérience profonde de la liminalité – qu’elle soit identitaire, culturelle, psychique ou spirituelle. Vivre en Nepantla, c’est habiter une frontière mouvante, un entre-deux-mondes où les certitudes s’érodent, où l’on apprend à se reconfigurer autrement. C’est une terre de fractures, mais aussi de possibles.
Cette page se veut un espace à l’image de ce mot ancien et puissant : un lieu de réflexion intérieure, de pensée en mouvement, de recherche de sens dans les zones floues de l’existence. Ici, seront partagées des interrogations philosophiques, des écrits personnels, des éclats de lucidité et de doute. Car c’est souvent dans le trouble, dans l’inconfort du « pas encore », que naissent les pensées les plus fécondes.
Bienvenue dans Nepantla, ce territoire fragile et fertile où l’âme s’interroge, se transforme et, peut-être, se réinvente.